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3 octobre 2017 2 03 /10 /octobre /2017 16:56

LectureLecture du Livre de l'Apoczalypse
du Livre de l’Apocalypse
Valère De Pryck
23.98
----------------------------INFORMATION----------------------------
Couverture : Classique
[Roman (130x204)]
NB Pages : 314 pages
- Tranche : 2 mm + (nb pages x 0,055 mm) = 17.2386
----------------------------------------------------------------------------
Lecture du livre de l’apocalypse
Valère De Pryck
861704
Lecture du Livre de l’Apocalypse Valère De Pryck
175, boulevard Anatole France
93200 Saint-Denis
actualite@edilivre.com - www.edilivre.com
T. (+33) 01 41 62 14 39 - F. (+33) 01 41 62 14 50
LECTURE
DU LIVRE DE L’APOCALYPSE
Valère De Pryck
Religion
Sept. 2017, Format Roman (134x204 mm), 314 pages
ISBN : 9782414108190
35.00 €
Disponible au format numérique
Apocalypse ? Aussitôt apparaissent devant nos yeux des images de bouleversements
cosmiques, d’évènements catastrophiques qui mènent l’humanité à sa perte.
L’Apocalypse de saint Jean, appelée parfois cinquième évangile, n’est pas à comprendre dans
ce sens. Il n’y est nullement question de la fin du monde. Le mot « apocalypse » vient d’un
terme grec qui signifie levée du voile. Avec l’apocalypse, la révélation est définitivement close.
Tout a été dit par cette dernière levée du voile. Le Christ ressuscité victorieux de la mort
frappe à notre porte (3,20) et nous invite à aller avec lui vers la vie. Michel Ange disait de la
peinture : « On ne peut peindre le Christ sans vivre avec lui. » C’est vrai de la contemplation
de l’apocalypse. Jean ouvre notre espérance et nous introduit dans ses visions.
Valère De Pryck est né en 1935 dans le Braband flamand en Belgique. Il a suivi des cours
de philosophie et de théologie chez les pères franciscains au Chant d’Oiseau à Bruxelles.
Régent en langues germaniques, il a enseigné à l’institut Saint-Berthuin à Malonne et à
l’école des langues vivantes à l’UNamur. Il est marié et père de quatre enfants.
Lecture
du Livre de l’Apocalypse
Valère De Pryck
23.98
----------------------------INFORMATION----------------------------
Couverture : Classique
[Roman (130x204)]
NB Pages : 314 pages
- Tranche : 2 mm + (nb pages x 0,055 mm) = 17.2386
----------------------------------------------------------------------------
Lecture du livre de l’apocalypse
Valère De Pryck
861704
Lecture du Livre de l’Apocalypse Valère De Pryck
175, boulevard Anatole France
93200 Saint-Denis
commande@edilivre.com - www.edilivre.com
T. (+33) 01 41 62 14 44 - F. (+33) 01 41 62 14 50
Pour plus d’informations :
www.edilivre.com/doc/861704
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• Remise de 30 %
• Franco de port pour la France (pas de minima), payant pour l’étranger
• Dépôt-vente autorisé pour les dédicaces (soumis à conditions)
• Livraison sous 8 jours
• DILICOM : Gencod éditeur 30 52 47 62 20014 / Gencod distributeur : 30 19 00 00 21004
LECTURE
DU LIVRE DE L’APOCALYPSE
Valère De Pryck
Religion
Sept. 2017, Format Roman (134x204 mm), 314 pages
Papier blanc 90g
Couverture quadrichromie, 400g
ISBN : 9782414108190
35.00 €

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1 octobre 2017 7 01 /10 /octobre /2017 14:38

 

Nous sommes heureux de vous annoncer que votre livre Lecture du Livre de l'Apocalypse est maintenant publié et mis en vente sur Edilivre.

D'ici 45 jours, une fois le dépôt à la BnF achevé, il sera mis en vente sur les principaux libraires en ligne à savoir Fnac.com, Chapitre.com, Amazon...
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LECTURE
du Livre de l'Apocalypse

Par Valère De Pryck

Thème : Religion

Format : Roman (134x204)

Nombre de pages : 314

Date de publication : 29 septembre 2017

ISBN : 9782414108190

Disponible

 Livre papier
35,00 €

 

 
 



 Livre numérique : format Pdf
1,99 €

 

 
 

Lecture du Livre de l'Apocalypse

 

 

 

 

 

LIRE UN EXTRAIT

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5 mars 2017 7 05 /03 /mars /2017 16:32

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Un jour, un touriste américain de passage en Grèce se rendit au Mont Athos. Curiosité ? désir de spiritualité ? beauté des paysages ? Je ne sais ce qui le mena en ces lieux.

Passant devant un ermitage, il entra : murs de pierre sèches, sol en terre battu, un vieux poêle en fer dont le tuyau sortait par le mur. Près de l'unique fenêtre, quelques livres et sur une planche accrochée au mur, deux ou trois misérables icônes, une croix de bois. Devant eux, sur des pierres plates, des cierges brûlaient. Au sol, quelques rondins de bois devaient servir de siège et, dans un coin, un mauvais coffre en planches. C'était tout. Absolument tout.

Entendant du bruit derrière lui, le touriste se retourna. Dans l'embrasure de la porte, un moine se tenait de bout, silencieux, le regard souriant.

Déconcerté, l'américain demanda : "Est-ce votre cellule ?"

- Oui

- Mais, où sont vos meubles ?

Le moine sembla réfléchir un instant puis demanda à son tour "Et vous, où sont vos meubles ? Je ne les vois pas..."

Eclatant de rire devant tant de naïveté, l'américain répondit "Mais c'est normal, je suis en voyage, je suis seulement de passage ici..."

Alors, impassible, le moine répondit doucement "Mais moi aussi, vous savez, moi aussi..."

 

Bon carême à chacun.

 

Overblog: Les Cigales éloquentes. Albocicade

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19 janvier 2016 2 19 /01 /janvier /2016 11:44
Invitation au Banquet Céleste



Invitation au banquet céleste


Évangile selon saint Luc, chapitre 14, verset 15

« Un de ceux qui étaient à table, après avoir entendu ces paroles, dit à Jésus : Heureux celui qui prendra son repas dans le royaume de Dieu ! Et Jésus lui répondit : Un homme donna un grand souper, et il invita beaucoup de gens. À l'heure du souper, il envoya son serviteur dire aux convives : Venez, car tout est prêt. Venez et mangez de mon pain, et buvez le vin que j'ai mélangé pour vous.

Homo quidam fecit coenam magnam et misit servum suum hora coenae dicere invitatis, ut venirent: quia parata sunt omnia. Venite et comedite panem meum, et bibite vinum quod miscui vobis. (Messe du Sacré Coeur).

Tous, nous sommes invités par le Seigneur. Un traducteur italien a ajouté au texte latin "Venite, è pronto", (et vite). Ce qui ne s'y trouve pas. Au contraire, chacun est invité à s'y rendre à son propre rythme, comme il est dit dans les premières pages de la Bible, lors de la rencontre de Jacob avec Esaü (Ch. 33, 12-14)): en levant le camp, avant de partir, Jacob eut cette délicate attention pour les plus faibles, les enfants et les brebis du troupeau: Esaü dit : « Levons le camp et partons. Je marcherai à tes côtés. » Jacob lui répondit : « Mon seigneur sait que les enfants sont délicats et que j’ai à ma charge des brebis et des vaches qui allaitent ; si on les bousculait, ne fût-ce qu’un seul jour, tout le petit bétail mourrait. Que mon seigneur veuille passer devant son serviteur. Moi, je cheminerai doucement au pas du convoi qui me précède et au pas des enfants jusqu’à ce que j’arrive près de mon seigneur en Séïr. »

Ce texte nous éclaire sur le cheminement spirituel que nous devons adapter. Chacun(e) avance à son rythme, sinon il risque de ne pas atteindre le but. Moi, je cheminerai doucement au pas du convoi qui me précède et au pas des enfants. Inutile donc de vouloir imiter les prouesses de tel ou tel saint ou sainte. Nous sommes tous en chemin, dans les conditions "hic et nunc" - ici et maintenant - où nous essayons de répondre au mieux, au sein de nos pauvretés et fragilités, à la volonté aimante du Seigneur. Suivant la route, qui s'impose souvent à nous par les circonstances de la vie, nous arriverons sains et saufs au banquet. La fidélité du Seigneur nous y réserve une place. À condition de ne pas nous dérober, comme le dit la suite de l'Évangile.

Nous n'arriverons pas en terre étrangère. Au soir de notre vie, Quelqu'un nous attend qui nous accueillera les bras grands ouverts, non comme des étrangers en terre inconnue, mais comme des frères et soeurs dans la maison du Père.

Valère De Pryck et soeur Myriam, clarisse

val.depryck@gmail.com


































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3 mai 2015 7 03 /05 /mai /2015 17:31

Cet article est reposté depuis Les cigales éloquentes.

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23 mars 2015 1 23 /03 /mars /2015 11:48

Icône de Bessarabie du xviiie siècle

Le beau et bon berger

Dans le Porche du Mystère de la deuxième vertu, poème en prose publié en 1912, Charles Péguy médite à partir de cette parabole sur l'amour inconditionnel du Christ qui ne craint pas de laisser les quatre-vingt-dix-neuf brebis pour aller chercher celle qui est perdue; sur l'amour inconditionnel du Père, Pasteur de son troupeau: La brebis perdue, je la chercherai; l'égarée, je la ramènerai. Celle qui est blessée, je la panserai. Celle qui est malade, je lui rendrai des forces. Celle qui est grasse et vigoureuse, je la gardeai, je la ferai paître selon le droit (Ez 34,16).

Jésus aussi était un simple berger. / Mais quel berger mon enfant. / Berger de quel troupeau. Pasteur de quelles brebis. / En quel pays du monde. / Pasteur des cents brebis qui sont demeurées dans le bercail, pasteur de la brebis égarée, pasteur de la brebis qui revient. / Et qui pour l'aider à revenir, car ses jambes ne peuvent plus la porter. / Ses jambes fourbues, / La prend doucement et la rappporte lui-même sur ses épaules. / Sur ses deux épaules. / Doucement ployée en demi-couronne autour de sa nuque, / La tête de la brebis doucement appuyée ainsi sur son épaule droite, / Qui est le bon côté, / Sur l'épaule droite de Jésus, / Qui est le côté des bons, / Et le corps roulé tout autour du col et autour de la nuque. / Autour du cou en demi-couronne, / Comme un foulard en laine qui tient chaud. / Ainsi le brebis même tient chaud à son propre pasteur, / La brebis en laine. / Les deux pieds de devant bien et dûment tenus dans la main droite, / Qui est le bon côté, / Tenus et serrés, / Doucement mais ferme, / Les deux pieds de derrière bien et dûment tenus dans la main gauche, / Doucement mais ferme, / Comme on tient un enfant quand on joue à le porter à califourchon, / Sur les deux épaules, / La jambe droite dans la main droite, la jambe gauche dans la main gauche. / Ainsi le Sauveur, ainsi le bon pasteur, ce qui veut dire le bon berger / Rapporte à califourchon cette brebis qui s'était perdue, qui allait se perdre / Pour que les pierres du chemin ne meurtrissent plus ses pieds meurtris. / Parce qu'il y aura plus de joie dans le ciel pour ce pécheur qui s'en revient, / Que pour cent justes qui ne seront point partis. / Car les cent justes qui ne seront point partis ils seront restés. / Ils ne seront restés que en foi et en charité. / Mais ce pécheur qui est parti et qui a failli se perdre / Par son départ même et parce qu'il allait manquer à l'appel du soir / Il a fait naître la crainte et ainsi il a fait jaillir l'espérance même / Au coeur de Dieu même, / Au coeur de Jésus. / Le tremblement de la crainte et du frisson, / Le frisson de l'espérance.

Par cette brebis égarée Jésus a connu la crainte dans l'amour. / Et ce que la divine espérance met de tremblement dans la charité même.

Et Dieu a eu peur de devoir la condamner.

Par cette brebis et parce qu'elle ne rentrerait point au bercail et parce qu'elle allait manquer à l'appel du soir, / Jésus comme un homme a connu l'inquiétude humaine, / Jéus fait homme,/ Il a connu ce que c'est l'inquiétude au coeur même de la charité, /L'inquiétude rongeante au coeur d'une charité ainsi véreuse, / Mais ainsi aussi il a connu ce que c'est que la toute première pointe de la poussée de l'espérance. / Quand la jeune vertu d'espérance commence à pousser au coeur de l'homme, / Sous la rude écorce, / Comme un premier bourgeon d'avril...

Le Bon pasteur, c'est-à-dire le bon berger. / Par elle il a connu l'inquiétude. / Par celle-ci qui n'est point restée avec les quatre-vingt-dix-neuf autres. / La mortelle inquiétude. / (La dévorante inquiétude au coeur de Jésus.) / L'inquiétude de ne pas la retrouver. De ne pas savoir. / De ne la retrouver jamais. L'humaine inquiétude. / La mortelle inquiétude d'avoir à la condamner. / Mais enfin il est sauvé. / Lui-même le Sauveur il est sauvé. / Il est sauvé d'avoir à la condamner. / Comme il respire./ Ça en fait toujours une de sauvée. / Il n'aura point à condamner cette âme. / Par cette petite brebis qui s'était seulement trompée de chemin, / (Ça peut arriver à tout le monde.)

et erraverit una ex eis

et c'est arrivé aux plus grands saints / De prendre le chemin du péché / Par cette petite brebis d'âme homme, fait homme, il a connu l'inquiétude d'homme. / Mais par cette sotte de petite brebis d'âme (qui lui a fait une si grande peur) homme, fait homme, il a connu l'espérance d'homme.

Par cette petite brebis de rien du tout qui s'était égarée, par cette créature brebis / Homme, fait homme, il a connu la bourgeonnante espérance /Le bourgeonnement de l'espérance qui pointe au coeur plus douce que le bourgeon d'avril.

Charles Péguy, Oeuvres Complètes 1873-1914, Oeuvres de poésie. Le mystère de la charité de Jeanne d'Arc, Le porche de la deuxième vertu, Nouvelle Revue Française, 1918, vol;5.p.313-316.325-326.

Sophie Mouquin

Maître de conférence en histoire de l'art moderne (Lille 3) et directrice des études (École du Louvre).

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12 juillet 2014 6 12 /07 /juillet /2014 16:07
Le commentaire sur le livre de l'Apocalypse étant terminé, d'autres textes s'ajouteront.

L'intrigante bénédiction

L'interprétation fréquente pour expliquer ce que signifie le mot "bénédiction" est de recourir à son étymologie latine benedicere. Dire du bien de quelqu'un. C'est un sens évident et acceptable.

Dans la Bible, la bénédiction a un sens bien plus profond que le sens étymologique latin. Elle consiste en une pratique qui permet à Dieu de se laisser impliquer comme garant de la création qui donne abondance et fécondité. Elle constitue d'abord un lien entre les humains et Dieu. Elle se manifeste de manière concrète par le développement et l'épanouissement de la vie (TOB Gn. Note 1,22).

Dans le Deutéronome, elle assure une procréation abondante et la prospérité matérielle, fruits de la fidélité d'Israël au Dieu de l'alliance.

Bénir est considéré comme un acte de la parole reliant deux êtres. La bénédiction peut venir de Dieu vers les humains ou manifester la reconnaissance de ceux-ci à l'égard de Dieu.

Dans la Bible, le mot désignant la bénédiction en hébreu brk revient 320 fois et le verbe grec eulogeô 400 fois. C'est dire que la bénédiction parcourt tout le Livre Saint.

Être béni, c'est être reconnu comme source de vie à l'image d'un Dieu dont le dessein inéluctable s'enchevêtre dans les libertés humaines.

Nous voyons que la bénédiction passe du cercle familial au début dans la Genèse au peuple d'Israël et enfin à l'ensemble des nations.

Bénédiction (berakah) : fécondité, réussite ; reconnaître les bienfaits de Dieu, lui rendre grâce pour les merveilles de la création, acte par lequel est transmis un don, avant tout le don de la vie. Dieu nous bénit, il nous communique le don divin. Le Christ nous bénit en nous donnant l’Esprit Saint. L’homme qui bénit Dieu reporte la bénédiction à sa source. Bénir c'est dire et communiquer le don divin. Aussi hérite-t-on la bénédiction. Dieu est par excellence celui qui bénit. La bénédiction atteint son sommet dans le Christ, qui donne le Saint Esprit, héritage ultime. À la bénédiction de Dieu, l'homme répond par l'action de grâces, l'eucharistie. L'homme qui bénit Dieu reporte la bénédiction à sa source....Si l'on bénit quelqu'un, c'est au nom de Dieu qui seul peut bénir et intégrer dans le courant de sa propre vie. (Xavier Léon-Dufour – Dictionnaire du Nouveau Testament p. 145, Éd. Livre de Vie).

La bénédiction dans le livre de la Genèse

"On pourrait appeler le livre de la Genèse le "livre de Bénédictions". Alors que la semence humaine transmet la vie corporelle, la parole qui bénit est comme une semence de vie divine, assurance de bienveillance, promesse de fécondité et d'expansion. D'âge en âge, de père en fils, les bénédictions qui se succèdent transmettent la première bénédiction paternelle de Dieu". (P. Beauchamp, Cinquante portraits bibliques, Paris, 2000, p. 39-40).

Dieu y est l'unique source de bénédictions, agissant selon sa propre initiative.

Dieu bénit la création (1,22) ensuite l'homme, créé mâle et femelle (1,28, 5,2). Ensuite il bénit le septième jour (2,3). Dieu bénit Noé et ses fils, il leur dit: Soyez féconds et prolifiques, remplissez la terre (9,1). Et il bénit Abram en disant: Béni soit Abram par le Dieu Très-Haut qui crée ciel et terre (14,19). La bénédiction est don inconditionnel qui rend possible la relation entre Dieu et l'humain.

L'humain aussi bénit Dieu en signe de reconnaisance. C'est le cas du serviteur d'Abraham après avoir rencontré Rebecca: L'homme s'agenouilla et se prosterna devant le SEIGNEUR en disant: Béni soit le Seigneur, Dieu de mon maître Abraham, dont l'amitié et la fidélité n'ont pas quitté mon maître tandis que je voyageais, conduit par le SEIGNEUR à la maison des frères de mon maître" ((24,26-27;24,48).

Si la bénédiction concerne un autre être humain, c'est un appel adressé à Dieu pour qu'Il bénisse celui-ci ou bien il s'agit de la reconnaisance en un autre être humain que la bénédiction de Dieu traverse. Joseph amena son père Jacob et le présenta au Pharaon. Jacob bénit le Pharaon.....Ayant béni le Pharaon, Jacob prit congé de lui (47, 7 et 10).

Au cinquième jour, les êtres créés sont bénis.

Dieu dit: "Que les eaux grouillent de bestioles vivantes et que l'oiseau vole au-dessus de la terre face au firmament du ciel". Dieu créa les grands monstres marins, tous les êtres vivants et remuants selon leur espèce, dont grouillèrent les eaux, et tout oiseau ailé selon son espèce. Dieu vit que cela était bon. Dieu les bénit en disant:"Soyez féconds et prolifiques, remplissez les eaux dans les mers, et que l'oiseau prolifère sur la terre!". Il y eut un soir, il y eut un matin: cinquième jour (Gn 1,20-23).

La bénédiction concerne la vie, la croissance, l'épanouissement jusque dans le bonheur, le pouvoir sur la terre et l'autorité sur tout être vivant (1,28).

Par la suite, le comportement peccamineux met cette bénédiction en péril et entraîne des malédictions. C'est le cas quand les relations sont rompues, la violence du déluge, la faute de Cham et l'uniformité de Babel. (Gn 2,4-4, 26).

Avec Abraham quittant son pays, de nouvelles bénédictions sont accordées qui sont même universelles:

« Pars de ton pays, de ta famille et de la maison de ton père vers le pays que je te ferai voir. Je ferai de toi une grande nation et je te bénirai.
Je rendrai grand ton nom.
Sois en bénédiction.
Je bénirai ceux qui te béniront,
qui te bafouera je le maudirai ;
en toi seront bénies toutes les famille
s de la terre » (Gn 12,1-4).

C'est en passant par Abram que toute l'humanité est bénie.

Convoitise et jalousie barrent l'accès à la bénédiction. Au contraire, partage et échange l'accueillent. Abram donne la dîme de tout. Suite à ce partage, Melchisédech vient le bénir. (Gn 14,19-20).

Béni soit Abram par le Dieu Très-Haut

qui crée ciel et terre!

Béni soit le Dieu Très-Haut

qui a livré tes adversaires entre tes mains!

Saraï, épouse d'Abram, étant stérile, c'est à sa servante, Hagar, qu'est accordé, selon l'usage, le fait de lui engendrer une descendance. Elle engendre Ismaël qui reçoit la bénédiction divine. Pour Ismaël, je t'exauce. Vois, je le bénis, je le rends fécond, prolifique à l'extrême; il engendrera douze princes et je ferai sortir de lui une grande nation" (Gn 17,20).

Coup de théâtre si on peut dire. Dieu change les noms et ce faisant accorde une nouvelle destinée à ceux qui les portent. Abram devient Abraham (17,5) et Saraï devient Sara avec une bénédiction divine au futur. Dieu dit à Abraham:" Tu n'appeleras plus ta femme Saraï du nom de Saraï, car elle aura pour nom Sara. Je la bénirai et même je te donnerai par elle un fils. Je la bénirai, elle donnera naissance à des nations; des rois de peuples sortiront d'elle. (Gn 17,15-16).

Le nouveau nom donné à Saraï a comme effet la fécondité, fruit de la bénédiction. C'est la naissance d'Isaac.

Par deux fois Abraham reniera Sara comme sa femme. Une première fois devant le pharaon (Gn 12,10-20) et une deuxième fois devant Abimélek (Gn 20,1-18). Reniement par peur d'être tué à cause de la beauté de sa femme. Les relations sont faussées à ce moment et plus aucune bénédiction n'est prononcée.

Les dons accordés par Dieu par les naissances d'Ismaël et d'Isaac ne peuvent être accaparés. Abraham devra s'en séparer et les offrir à son tour au Seigneur. Il devra se séparer d'Ismaël suite à la jalousie de Sara à l'égard de Hagar. Abraham fit un grand festin le jour où Isaac fut sevré. Sara vit s'amuser le fils que Hagar l'Égyptienne avait donné à Abraham. Elle dit à ce dernier:" Chasse la servante et son fils, car le fils de cette servante ne doit pas hériter avec mon fils Isaac. " Cette parole fâcha beaucoup Abraham parce que c'était son fils. ....Abraham se leva tôt le matin, prit du pain et une outre d'eau qu'il donna à Hagar. Il mit l'enfant sur son épaule et la renvoya. Elle s'en alla errer dans le désert de Beer-Shéva.(Gn 21, 8-11;14).

Vient maintenant le tour de se séparer d'Isaac, fils du don divin.

22,1:Après ces événements, il arriva que Dieu mit Abraham à l’épreuve. Il lui dit : « Abraham » ; il répondit : « Me voici. » 2 Il reprit : « Prends ton fils, ton unique, Isaac, que tu aimes. Pars pour le pays de Moriyya et là, tu l’offriras en holocauste sur celle des montagnes que je t’indiquerai. »

Une action violente est demandée à Abraham à l'égard de chacun de ses deux fils. La conséquence: deux renaissances. Ils deviennent indépendants, libres et responsables, distincts de leur mère (le premier) et de leur père (le deuxième). Père et mère accomplissent le deuil de la fusion et de la non-différenciation.

Abraham ne peut vivre l'emprise de son fils qui est un don de Dieu, il est appelé à faire le contre-don. C'est ce qu'il fait, puis vient la bénédiction:

15 L’ange du SEIGNEUR appela Abraham du ciel une seconde fois 16 et dit : « Je le jure par moi-même, oracle du SEIGNEUR. Parce que tu as fait cela et n’as pas épargné ton fils unique, 17 je m’engage à te bénir, et à faire proliférer ta descendance autant que les étoiles du ciel et le sable au bord de la mer. Ta descendance occupera la Porte de ses ennemis ; 18 c’est en elle que se béniront toutes les nations de la terre parce que tu as écouté ma voix ».

Isaac devra encore attendre la mort de son père pour être béni:

11 Après la mort d’Abraham, Dieu bénit son fils Isaac. Il habitait à côté du puits de Lahaï-Roï. (25,11).

12 Isaac fit des semailles dans ce pays et moissonna au centuple cette année-là. Le SEIGNEUR le bénit (26,12).

23 De là, il monta à Béer-Shéva. 24 Le SEIGNEUR lui apparut cette nuit-là et dit : « Je suis le Dieu d’Abraham ton père ;
ne crains pas, car je suis avec toi.
Je te bénirai et rendrai prolifique ta descendance
à cause de mon serviteur Abraham.» (2
6,22-23).

En conclusion, le don ne se possède pas et lorsqu'il est risqué, il ouvre à l'universel. Pour que la bénédiction continue, Abraham a d'abord du mettre les relations en bon ordre: reconnaître Sara comme son épouse, alors qu'il l'avait fait passer pour sa soeur devant le Pharaon et devant Abimélek par peur de se faire tuer vu qu'elle être belle et désirable; ensuite reconnaître que les dons reçus de Dieu ne le sont pas pour être accaparés mais pour être offerts à leur tour. Il vient de se séparer d'Ismaël et d'Isaac.

Les deux sont maintenant libres de poursuivre leur chemin.

La bénédiction repose maintenant sur Isaac. Il lui appartient de la transmettre.

Abraham était vieux, avancé en âge, et le SEIGNEUR l'avait béni en tout. (Gn 24,1).

Il veille maintenant à trouver une épouse pour Isaac. Il envoie son serviteur chercher celle-ci dans sa famille qu'il a quittée, au nord de la Mésopotamie. Le premier soir, il s'arrête au bord d'un puits avec cette prière: Seigneur Dieu de mon maître Abraham, permets que je fasse aujourd'hui une heureuse rencontre et montre ton amitié envers mon maître Abraham. Me voici debout près de la source, et les filles des gens de la ville sortent pour puiser l'eau. Eh bien! La jeune fille à qui je dirai:"Penche ta cruche que je boive" et qui répondra:"Bois, et j'abreuverai aussi tes chameaux", c'est elle que tu auras destinée à ton serviteur Isaac; par là je saurai que tu auras montré de l'amitié envers mon maître" (Gn 24, 24, 12-14).

La suite du récit se déroule comme prévu. Rébecca, fille de Betouël, fils de Milka, femme de Nahor, le frère d'Abraham arrive avec une cruche sur l'épaule. Ayant ainsi reconnu celle que le Seigneur destinait comme épouse à Isaac, il lui met un anneau dans les narines et des bracelets aux bras. Rébecca courut l'annoncer à la maison de sa mère (il faut supposer que le père Betouël est décédé, le frère aîné a alors autorité sur la famille) et elle en informe son frère Laban qui vient à la rencontre du serviteur pour l'accueilir dans sa maison. Il refuse de se mettre à table avant d'avoir dit ce qu'il a à dire. Il reprend alors le récit depuis le début (admirable doublet) (24, 34-49). Laban reconnut que cette affaire venait du Seigneur et il n'opposa aucune résistance à accorder Rébecca à Isaac. Le lendemain, malgré leur désir de laisser Rébecca encore dix jours auprès d'eux, ils partirent. Avant le départ, Laban et la mère la bénirent. C'est la première fois qu'une bénédiction concerne uniquement une femme: Ils la bénirent alors en disant:"Toi, notre soeur, deviens des milliers de myriades, que ta descendance occupe la Porte de ses adversaires!". Rébecca se leva avec ses servantes. Elles montèrent sur les chameaux et suivirent l'homme. Le serviteur prit Rébecca et partit.

Au coucher du soleil, Isaac s'en revenait au puits de Lahaï-Roi. Il habitait alors dans la région du Néguev et était sorti méditer dans la campagne à l'approche du soir. Il leva les yeux et vit les chameaux qui arrivaient. Rébecca leva les yeux, vit Isaac, sauta du chameau et dit au serviteur:"Quel est cet homme qui marche dans la campagne à notre rencontre?- "C'est mon maître" – répondit-il. Elle prit son voile et s'en couvrit. Le serviteur raconta à Isaac tout ce qu'il avait fait. Isaac la fit entrer dans sa tente. Il avait eu Sara pour mère; il prit Rébecca et elle devint sa femme. Isaac l'aima et fut réconforté après la disparition de sa mère (24, 60-67).

Résumons les bénédictions qui parcourent ce récit au chapitre 24.

- Le Seigneur avait béni Abraham en tout (v.1).

- Après que Rébecca eut invité le serviteur à l'héberger, il prononça cette bénédiction: Béni soit le Seigneur, Dieu de mon maître Abraham, dont l'amitié et la fidélité n'ont pas quitté mon maître Abraham tandis que je voyageais, conduit par le SEIGNEUR à la maison des frères de mon maître" (v.27).

- Laban bénit le serviteur près de la source: Viens, dit-il, béni du SEIGNEUR. Pourquoi te tiendrais-tu dehors alors que dans la maison j'ai fait place nette pour les chameaux?" (v.30).

- Le serviteur s'adressant à Laban après avoir refusé de manger dit: Je suis le serviteur d'Abraham. Le SEIGNEUR a comblé de bénédicitions mon maître qui est devenu un grand personnage (v. 35).

- Après que le serviteur eut refait le récit à Laban, il dit: Je me suis agenouillé et prosterné devant le SEIGNEUR; j'ai béni le SEIGNEUR, Dieu d'Abraham, mon maître, qui avait fidèlement conduit mon voyage afin que je prenne la nièce de mon maître pour son fils (v. 48).

- Une dernière bénédiction dans ce récit ira à Rébecca, à qui, pour la première fois est demandé le consentement en vue du mariage: Ils (Laban et la mère) reprirent "Appelons la jeune fille et demandons-lui son avis". Ils appelèrent Rébecca: "Veux-tu partir avec cet homme?". Elle répondit:"Oui". Ils laissèrent partir leur soeur Rébecca et sa nourrice, le serviteur d'Abraham et ses gens. Ils la bénirent alors en disant:" Toi, notre soeur, deviens des milliers de myriades, que ta descendance occupe la Porte de ses adversaires!".

Toutes ces bénédictions rendent gloire et reconnaissance à Dieu pour les bienfaits reçus, ou appellent la transmission des dons divins sur ceux sur qui elle est prononcée, ou encore elle est accueil de bienveillance dans l'hospitalité de Laban.

Notons que jusque maintenant Isaac lui-même n'a pas encore été béni. Habituellement cette bénédiction est donnée par le père, dans ce cas-ci nous constatons que ce n'est qu'après la mort d'Abraham que Dieu bénit Isaac. Après la mort d'Abraham, Dieu bénit son fils Isaac (25,11). Est-ce pour marquer la rupture du lien qui l'unissait à son fils? Sur lui repose maintenant cette bénédiction à transmettre.

Isaac chez Abimélek.

Suite à une famine dans le pays, le Seigneur envoie Isaac à Guérar chez Abimélek, roi des Philistins. Séjourne dans ce pays, je serai avec toi et je te bénirai. À toi et à ta descendance, en effet, je donnerai ces terres et je tiendrai le serment que j'ai prêté à ton père Abraham. Je ferai proliférer ta descendance autant que les étoiles du ciel, je lui donnerai toutes ces terres et, en elle, se béniront toutes les nations de la terre, parce que Abraham a écouté ma voix et qu'il a gardé mes observances, mes commandements, mes décrets et mes lois (26, 3-5).

Comme Abraham avec Sara, Isaac va mentir sur l'identité de Rébecca chez Abimélek étant donne qu'elle était très belle et qu'il avait peur de se faire tuer pour qu'on la prenne, il la présenta donc comme sa soeur. Plus aucune bénédiction n'est mentionnée à partir de ce moment vu que les relations normales sont rompues suite à cette tromperie. Lorsqu'Abimélek, regardant par la fenêtre, s'aperçut qu'Isaac s'amusait avec Rébecca (pas en jouant aux cartes!) il se rendit compte de la tromperie et corrigea le tir. Isaac reconnut la vérité. Et Le Seigneur le bénit (v.12) avec comme résultat abondance de récoltes (v.12-14). Devant cette bénédiction très riche, les Philistins deviennent jaloux et Abimélek conseille à Isaac de partir. Il va creuser un puits un peu plus loin, toujours en territoire philistin mais devant l'opposition de ceux-ci, il préfére la paix et part plus loin ne s'accrochant pas à l'avoir, il s'approche de ce fait du Seigneur et la bénédiction peut continuer. Après avoir abandonné plusieurs puits contestés, il finit par en creuser un que les Philistins ne contestèrent plus. De là, il monta à Beer-Shéva. Le SEIGNEUR lui apparut cette nuit-là et dit: "Je suis le Dieu d'Abraham ton père; ne crains pas, car je suis avec toi. Je te bénirai et rendrai prolifique ta descendance à cause de mon serviteur Abraham. Là, Isaac éleva un autel et invoqua le SEIGNEUR par son nom. Il y dressa sa tente et les serviteurs d'Isaac forèrent un puits.(26,23-25).

Abimélek, voyant qu'Isaac était le béni du SEIGNEUR vint faire la paix avec lui. Il dit: Nous avons vu que Yahwhé était avec toi (v. 28). Abimélek devient ainsi témoin de la réalisation des bénédictions accordées à Isaac.

La grande supercherie: Jacob accapare une bénédiction qui ne lui revenait pas de droit.

La racine brk se trouve 23 fois dans ce chapitre 27, d'où l'importance qu'elle y occupe. C'est la mère qui manigence le tout et appelle la malédiction sur elle. Dans ces relations familiales faussées et tendues, comment la bénédiction pourra-t-elle trouver un chemin?

Premier fait inattendu: Isaac organise la bénédiction et la réserve à un seul

Isaac était devenu vieux, ses yeux s'éteignaient et il n'y voyait plus. Il appela Esaü son fils aîné et lui dit:"Mon fils!" - "Me voici", répondit-il. Il reprit:" Tu vois que je suis devenu vieux et j'ignore le jour de ma mort. Il est temps, emporte donc tes armes, ton carquois et ton arc; cours la campagne et chasse du gibier pour moi. Prépare-moi un mets comme je l'aime, apporte-le-moi et je le mangerai pour te bénir avant de mourir" (27,1-3).

La bénédiction est efficace et irrévocable. Une autre bénédiction peut être donnée avec un autre contenu. Ismaël a été béni avant Isaac.

Deuxièmement, elle est transmise à un destinataire inattendu.

Cette bénédiction est efficace pour Jacob. Esaü ne la recevra plus. La bénédiction elle-même n'est pas présente au début, c'est le narrateur qui dit:"il le bénit" ; la formule de bénédiction vient plus loin aux v. 27-29.

27 Jacob s'approcha donc et l'embrassa. Isaac sentit l'odeur de ses vêtements et lui donna sa bénédiction : « Vraiment, dit-il, l'odeur de mon fils est comme celle d'un champ que le Seigneur a béni.

28 “Que Dieu te donne la rosée qui tombe du ciel,

les riches produits de la terre, du blé et du vin en abondance.

29 Que des nations soient à ton service,

que des peuples se prosternent devant toi.

Sois le maître de tes frères, qu'ils s'inclinent devant toi !

Maudit soit celui qui te maudira, béni soit celui qui te bénira !”».

Jacob reçoit la domination sur les peuples et sur ses frères. Prospérité et domination.

Comment YHWH réagit-il à cette tromperie? Il joue le jeu d'Isaac parce que c'est l'élu, il va jusqu'au bout de l'alliance et ne reprend pas sa parole. Vu la colère vengeresse jusqu'au meurtre possible de Jacob, Rebecca incite Jacob à fuir chez son frère Laban. Avant son départ, Isaac va à nouveau bénir Jacob. ( une troisième fois).

1 Isaac appela Jacob, lui fit ses adieux et lui donna cet ordre : « N'épouse pas une fille du pays de Canaan. 2 Rends-toi en Haute-Mésopotamie, chez Betouel, ton grand-père maternel. Épouse une femme de là-bas, une fille de Laban, le frère de ta mère. 3 Que le Dieu tout-puissant te bénisse, qu'il te donne de nombreux enfants, pour que tu deviennes l'ancêtre d'un ensemble de peuples. 4 Qu'il t'accorde, ainsi qu'à tes descendants, la même bénédiction qu'à Abraham, afin que tu possèdes le pays où tu habites, le pays que Dieu a donné à Abraham !».

Le Dieu qu'Isaac invoque est El Shaddaï. Le nom Shaddaï garde son mystère mais semble relié à la fécondité dans l'Orient ancien. Il signifie aussi Le Montagnard. Jacob va donc chez Laban où il séjournera 20 années (31,38).

Le songe de Jacob

En route vers Laban, son oncle, Dieu bénit Jacob à nouveau lorsque surpris par le coucher du soleil, il se coucha et eut un songe.

Ta descendance sera pareille à la poussière de la terre. Tu te répandras à l’ouest, à l’est, au nord et au sud ; en toi et en ta descendance seront bénies toutes les familles de la terre. Vois ! Je suis avec toi et je te garderai partout où tu iras et je te ferai revenir vers cette terre car je ne t’abandonnerai pas jusqu’à ce que j’aie accompli tout ce que je t’ai dit » (28,14-15).

Chez Laban, Jacob est amoureux de Rachel et doit servir gratuitement Laban pour l'avoir comme femme après sept ans. Tricherie de Laban, après sept ans, il lui donne Léa, la soeur aînée, car il était d'usage que l'aînée soit donnée en mariage avant la cadette. Il recevra Rachel comme seconde épouse après sept autres années. À la fin de cette deuxième période de sept ans, il réclame son dû après avoir engendré douze enfants avec Léa, ses servantes et en dernier lieu Joseph avec Rachel. Laban va ruser. Une fois de plus les relations normales pour que la bénédiction suive son cours son enrayées. Jacob part en cachette avec ses femmes et ses fils entraînant la colère de Laban qui le poursuit. Ils arrivent à un accord concernant le territoire que chacun occupera. Le tout se termine par une repas qui scelle la solidarité des contractants. Finalement, Laban les laisse aller et bénit ses filles, sans bénir toutefois Jacob. Laban se leva de bon matin, il embrassa ses fils et ses filles, il les bénit et retourna chez lui (32,1).

Rencontre de Jacob avec Esaü.

Jacob allait son chemin, lorsque averti par des messager qu'Esaü marche à sa rencontre avec 400 hommes, il prend peur. Arrivé au gué du Yabboq, il fit passer ses femmes avec ses enfnats et le bétail, lui resta seul.

Cette nuit, il lutta avec un inconnu. Ni vaincu ni vainqueur, mais l'inconnu finit par bénir Jacob. La bénédiction étant le privilège de Dieu, c'est lui l'inconnu. En plus Jacob reçoit un nouveau nom, Israël, héritier légitime de la bénédiction divine. En cette nuit de lutte, Jacob avait reçu une blessure, une bénédiction et un nouveau nom. Cette bénédiction devra encore recevoir confirmation par la réconciliation des deux frères. Lors de cette recontre Jacob restitue la bénédiction usurpée qu'Esaü finit par accepter. "Reçois donc de moi le bienfait qui t’a été apporté, car c’est Dieu qui m’en a gratifié ; j’ai tout à moi ». Il le pressa et l’autre accepta (33,11).

Dans l'épisode de la violence, du viol de Dina après la mort de Rachel, puis de la vengeance des deux frères, Dieu n'est pas nommé et aucune bénédiction ne peut être donnée. En effet, Dina, seule fille de Lea, avait été enlevée et violée par Sichem, fils de Hamor, de la tribu des Hivvites, peuplade non circoncise, ce qui entraînait un mariage impossible. Les deux fils de Jacob, Siméon et Lévi entrèrent dans une colère si vive à cause du déshonneur fait à leur soeur, qu'ils allèrent massacrer tous les mâles de la tribu Hivvite. Ensuite, Jacob part sur injonction de Dieu vers Béthel (35,1). Là, El Shaddaï change le nom de Jacob en Israël et Il le bénit. Rachel enfanta un fils dans la douleur et mourut. Elle l'appela d'un nom de mauvaise augure qu'Israël changea en Benjamin.

Dans le conflit familial qui suit entre Jacob, Joseph et ses frères aucune bénédiction. Joseph est vendu et on rapporte à Jacob qu'il a été dévoré par des bêtes. C'est seulement lorsqu'il devient le majordome des biens du Pharaon que le Seigneur est à nouveau nommé et bénit la maison de Pharaon à cause de Joseph. Tout ce qu'il touche est béni mais Joseph n'est pas béni personnellement (39,5). Il faut attendre 48,15 pour que Joseph recoive la bénédiction de Jacob. Notons que Jacob bénit le Pharaon avant de le quitter (47,7 et 10). Jacob devenu vieux, c'est la première fois qu'il bénit. Il bénit les deux fils de Joseph, renversant l'ordre de naissance en connaissance de cause contrairement à ce qui s'était passé dans le cas d'Isaac. Le mot bénédiction est répété six fois quand elle est donnée en dernier lieu aux fils de Jacob pour Joseph.

C'est la fin de la bénédiction dans la Genèse. Elle continuera avec Moïse dans l'Exode, lorsqu'il bénit les fils d'Israël d'avoir exécuté les ordres de YHWH (39,43). La bénédiction continuera à travers le Pentateuque, le Deutéronome, les Psaumes et les autres livres.

Christ – Mosaïque byzantine – XIIIme s.

Prolongement dans la lettre aux Hébreux

La bénédiction ne rappelle-t-elle pas que finalement l'humain isolé n'existe pas. Dans les ch 6-7 et 11-12 la bénédiction est répétée plusieurs fois.

Lorsqu'une terre boit les fréquentes ondées qui tombent sur elle et produit une végétation utile à ceux qui la font cultiver, elle reçoit de la part de Dieu sa bénédiction (6,7) .

Lorsque Dieu fit sa promesse à Abraham, comme il n'avait personne de plus grand par qui jurer, il jura par lui-même et dit: oui, de bénédictions je te comblerai, une immense expension je te donnerai (6,13-14).

Ce Melkisédech, roi de Salem, prêtre du Dieu Très-Haut, est allé à la rencontre d'Abraham, lorsque celui-ci revenait du combat contre les rois, et l'a béni (7,1).

Mais lui, (Melkisédech) qui ne figure pas dans leurs généalogies, a soumis Abraham à la dîme et a béni le titulaire des promesses. Or, sans contestation, c'est l'inférieur qui est béni par le supérieur (7, 6-7).

Par la foi aussi, Isaac bénit Jacob et Esaü en vue de l'avenir. Par la foi, Jacob, sur le point de mourir, bénit chacun des fils de Joseph et se prosterna appuyé sur l'extrêmité de son bâton (11,20-21). En bénissant ceux qui restent, celui qui va mourir leur permet d'hériter des promesses (TOB, Hb. note 11,21).

Veillez à ce qu'il n'y ait pas de débauche ou de profanateur, tel, Esaü qui, pour un seul plat, vendit son droit d'aînesse. Car, vous le savez, lorsqu'il voulut par la suite hériter de la bénédiction, il fut exclu et il n'y eut pour lui aucune possibilité de changement, malgré ses supplications et ses larmes (12,16-17).

Chaque bénédiction est unique et est destinée à une personne bien précise. S'il y a erreur sur la personne, comme par tromperie ou par cessation d'un droit d'aînesse, elle est irrévocable et porte tous ses fruits sur celui qui l'a reçue. Cela n'exclut pas qu'une autre bénédition comportant un autre contenu ne puisse plus être donnée, mais elle sera différente comme nous le voyons dans le cas d'Esaü.

La bénédiction n'est pas seulement un éloge, une louange, ou une reconnaisance de relations. Elle permet surtout de relancer la relation vivante entre l'humain et Dieu. Par la bénédiction Dieu se révèle à la mesure de son interlocuteur, il se fait (re)connaître, se montre disposé à l'égard du bénéficaire et le type de bénéfice est secondaire par rapport à cela.

Le récit de la bénédiction dans le livre de Tobie

Introduction.

Tobit est le nom du père dont le fils s'appelle Tobias. Le nom Tobie est parfois donné aux deux, ce qui porte à créer la confusion.

Le récit concerne deux familles apparentées déportées, l'une à Ninive l'autre à Ecbatane. Tobit, chef de la première famille, est malheureux: il a perdu une situation confortable et est devenu aveugle après avoir enterré un inconnu au péril de sa vie. La tristesse l'habite. Sara, fille unique de l'autre famille, est possédée par un démon qui fit échouer par sept fois son mariage. Chaque fois, la nuit des noces, l'époux fut tué par ce démon. Elle songe à mettre fin à sa vie.

Toutes les étapes vécues à partir de la rencontre de Tobias avec la famille d'Ecbatane bénéficieront de bénédictions. Elles iront en augmentant à travers tout le livre. Ce livre concerne le mariage de Tobias avec Sara, par des chemins détournés, (Tobit envoie Tobias en Médie récupérer de l'argent qu'il avait du y déposer à un moment où les routes n'étaient pas sûres) mais en fait, c'est le mariage qui correspond à la volonté de Dieu, la récupération de la somme d'argent n'étant que l'occasion. Tous ceux qui y sont impliqués recevront une abondance de bénédictions.

Le début du livre décrit Tobit avec ses malheurs et dans ce contexte aucune bénédiction ne peut trouver place, pour bénir il faut un contexte favorable. Il demande au Seigneur de le laisser mourir.

Sara, fille de Ragouel, frère de Tobit, vit à Ecbatane. Elle a eu sept maris qui sont tous morts la nuit de noces. Elle se fait insulter par une des servantes de son père et songe à se pendre, chose inconnue dans le judaïsme. Se souciant cependant de son père, de sa réputation si elle se pendait suite à ses malheurs, elle y renonce. Puis elle bénit Dieu et là, la situation se retourne. C'est elle qui va permettre à la bénédiction de se réaliser. Elle commence par louer et bénir le Seigneur.

A l’instant même, elle étendit les mains du côté de la fenêtre et fit cette prière : « Béni sois-tu, ô Dieu compatissant !
Béni soit ton nom pour les siècles !
Que toutes tes œuvres te bénissent à jamais !(3
,11).

L'archange Raphaël (dont le nom signifie Dieu guérit) fut envoyé à Tobit pour le guérir de sa cécité et donner Tobias en mariage à Sara à qui elle était destinée avant tous les autres prétendants.

Ensuite, Tobit rappelant les bénédictions accordées à ses pères, demande à son fils Tobias de bénir Dieu. En toute occasion, bénis le Seigneur ton Dieu et demande-lui de rendre droits tes chemins et de faire aboutir toutes tes démarches et tous tes projets, car aucun peuple ne détient la perspicacité, mais c’est le Seigneur lui-même qui donne tout bien, il abaisse qui il veut jusqu’au fond du séjour des morts. (4,19).

Le mariage de Tobias et Sara

La bénédiction de Tobias et Sara

Ragouel, réalisant que Tobias est le fils de Tobit, s'extasie et bénit Tobit, rapprochant sans cesse le fils du père, car il est d'usage que le père bénisse le fils. Ensuite, avant de donner Sara à Tobias, Ragouel bénit Sara. On ne demande aucun consentement à Sara comme à Rebecca auparavant (Gn, 24, 50-51).

La noce

Dans la chambre de noces Tobias bénit Dieu (cfr 7,15 ). Ici Sara parle, disant Amen avec Tobias.

Puis on laissa Tobias et on ferma la porte de la chambre. Il se leva du lit et dit à Sara:"Lève-toi, ma soeur, prions et supplions le Seigneur de nous manifester sa miséricorde et son salut". Elle se leva et ils se mirent à prier et à supplier pour que leur soit accordé le salut et il se mit à dire:

"Béni sois-tu, Dieu de nos pères!

Béni soit ton nom dans toutes les générations à venir!

Que te bénissent les cieux et toute ta création dans tous les siècles!

C'est toi qui as fait Adam,

c'est toi qui as fait pour lui une aide

et un soutien, sa femme Eve,

et de tous deux est née la race des hommes.

C'est toi qui as dit:

Il n'est pas bon que l'homme soit seul,

faisons-lui une aide semblable à lui.

À présent donc, ce n'est pas un désir illégitime

qui me fait épouser ma soeur que voici,

mais le souci de la vérité.

Ordonne qu'il me soit fait miséricorde

à elle et à moi,

et que nous parvenions ensemble à la vieillesse".

Puis il dirent d'une seule voix:"Amen, amen!". Et il se couchèrent pour la nuit.

Craignant pour la vie de Tobias, suite à ce qui est arrivé aux sept maris précédents, Ragouel fit creuser une tombe de nuit. Mais le trouvant vivant, à la surprise générale, une nouvelle bénédiction surgit de ses lèvres

Alors, ils bénirent le Dieu du ciel en disant:

"Béni sois-tu, ô Dieu, de toute bénédiction pure!

Qu'on te bénisse dans tous les siècles!

Béni sois-tu de m'avoir comblé de joie!

Car il n'en a pas été comme je me l'imaginais,

mais tu nous as traités selon ta grande miséricorde.

Béni sois-tu d'avoir pris en pitié deux enfants uniques!

Manifeste-leur, Maître, ta miséricorde et ton salut

et fais que leur vie s'écoule dans la joie et dans la grâce".

Et il ordonna à ses serviteurs de combler la tombe avant le lever du jour (8, 15-18).

Les mots bénis/bénédiction sont mentionnés six fois, plénitude de bénédictions.

Pendant la noce, Tobias envoie Raphael récuperer l'argent à Ecbatane. Revenant avec

Gabaël (chez qui l'argent avait été déposé jadis). Tobias, le voyant se leva d'un bond de table, salua Gabaël qui se mit à pleurer et le bénit ainsi que ses parents et la femme de Tobias. C'est la première fois qu'une femme est bénie.

"Fils excellent d'un homme excellent, juste et charitable! Que le Seigneur te donne la bénédiction du Ciel, à toi, à ta femme, au père et à la mère de ta femme! Béni soit Dieu, car c'est mon cousin Tobit en personne que j'ai vu" (9,6).

En fait le livre de Tobit regorge de bénédictions devant la vie donnée et les relation sociales harmonieuses que nous y découvrons. Bénédictions qui toutes se situent autour du mariage. Bien-être familial ainsi que financier dans cette histoire.

D'Ecbatane à Ninive

Le voyage retour à Ninive( 10, 11.14)

Après l'insistance de Tobias auprès de son beau-père Ragouel, ils peuvent partir avec la bénédiction de Ragouel et de Edna. Les bénédictions se réalisent ici dans le cadre familial: passage de flambeau.

10,11 et 14: la bénédiction s'inscrit dans un déplacement qui suppose un détachement. Le passage montre un Dieu qui bénit et qui est béni.

Raphaël, guérisseur divin (11,14-17)

Tobias précède l'arrivée de Sara pour guérir son père en répandant le fiel sur les yeux de son père qui prononce une bénédiction:

14Et il dit : « Béni soit Dieu !
Béni soit son grand nom !
Bénis soient tous ses saints anges !
Que son grand nom soit sur nous !
Bénis soient tous les anges dans tous les siècles !
Car le Seigneur m’avait frappé,
et voici que je vois
mon fils Tobias ».

15 Tobias entra, joyeux et bénissant Dieu à pleine voix. Il expliqua à son père que son voyage avait bien réussi, qu’il rapportait l’argent et aussi comment il avait pris pour femme Sara, la fille de Ragouël ; et il ajouta : « Voici qu’elle arrive, elle est tout près de la porte de Ninive ».

16 Tobit, joyeux et bénissant Dieu, partit à la rencontre de sa belle-fille vers la porte de Ninive. Quand les gens de Ninive le virent marcher et circuler en pleine santé, sans que personne le guide, ils furent émerveillés. Tobit proclamait devant eux que Dieu avait eu pitié de lui et lui avait ouvert les yeux. 17 Il arriva près de Sara, la femme de son fils Tobias, et il la bénit en ces termes : « Sois la bienvenue, ma fille ! Béni soit ton Dieu, qui t’a fait venir chez nous, ma fille ! Béni soit ton père ! Béni soit mon fils Tobias et bénie sois-tu, ma fille ! Entre dans ta maison, sois la bienvenue, à toi bénédiction et joie, entre, ma fille ! »

Tobit a changé. Le recouvrement de la vue le fait sortir de son repli sur lui-même et le fait bénir Dieu. Ce qu'il avait demandé à son fils au début sans que lui-même le fasse.

Il est bon de bénir Dieu (12,6.17-18)

Il est temps que Raphaël se découvre.

16 Alors Raphaël les prit tous les deux à part et leur dit : « Bénissez Dieu et célébrez-le devant tous les vivants pour ce qu’il a fait pour vous ! Il est bon de bénir et de chanter son Nom. Faites connaître à tous les hommes les actions de Dieu comme elles le méritent. Ne soyez pas lents à le célébrer.

17 Mais il leur dit : « Ne craignez rien ! La paix soit avec vous ! Bénissez Dieu à tout jamais ! 18 Quand j’étais avec vous, ce n’était pas par un effet de ma bienveillance que j’étais avec vous, mais par la volonté de Dieu. C’est lui que vous devez bénir tout au long des jours, c’est lui que vous devez chanter. 19 Vous voyez maintenant que je ne mangeais rien, mais que vous aviez une vision. 20 Bénissez donc le Seigneur sur cette terre et célébrez Dieu. Voici que je remonte vers celui qui m’a envoyé. Mettez par écrit tout ce qui vous est arrivé ». Et il s’éleva. 21 Ils se redressèrent, mais ils ne pouvaient plus le voir. 22 Ils bénissaient et chantaient Dieu, et le célébraient pour toutes les grandes œuvres qu’il avait faites là : un ange de Dieu leur était apparu !

L'action de grâces de Tobit (13,2-18)

1 Et Tobit dit :
2 « Béni soit à jamais le Dieu vivant !
Béni soit son règne !
C’est lui qui châtie et qui prend en pitié.
Il fait descendre jusqu’au séjour des morts,
dans les profondeurs de la terre,
puis il fait remonter de la grande perdition.
Il n’y a rien qui échappe à sa main.
3 Célébrez-le, fils d’Israël, face aux nations,
parmi lesquelles il vous a dispersés ;
4 là, il vous a fait voir sa grandeur.
Exaltez-le face à tous les vivants,
car il est notre Seigneur, notre Dieu, notre Père,
il est Dieu dans tous les siècles.
5 Il vous châtie à cause de vos iniquités,
mais il vous prendra tous en pitié
en vous tirant de toutes les nations
où vous avez été dispersés.
6 Le jour où vous reviendrez à lui,
de tout votre cœur et de tout votre être,
pour faire la vérité devant lui,
alors il reviendra à vous et ne vous cachera plus sa face.
7 Et maintenant considérez ce qu’il a fait pour vous
et célébrez-le à pleine voix.
Bénissez le Seigneur de justice
et exaltez le Roi des siècles.
8 Pour moi, je le célèbre sur la terre où je suis déporté.
Je montre sa force et sa grandeur à une nation pécheresse.
Revenez, pécheurs, pratiquez la justice devant lui :
qui sait ? peut-être vous sera-t-il favorable
et vous fera-t-il miséricorde ?
9 J’exalte mon Dieu
et j’exulte de joie dans le Roi du ciel.
10 Que tous proclament sa grandeur
et le célèbrent dans Jérusalem !
Jérusalem, ville sainte,
Dieu te châtie à cause des œuvres de tes fils,
mais de nouveau il prendra pitié des fils des justes.
11 Célèbre le Seigneur avec éclat
et bénis le Roi des siècles
pour que sa Tente soit reconstruite en toi dans la joie.
12 Qu’il réjouisse en toi tous les déportés,
qu’il aime en toi tous les malheureux
pour toutes les générations à venir.
13 Une vive lumière brillera jusqu’aux confins de la terre.
Des nations lointaines en grand nombre
et des habitants de toutes les extrémités de la terre
viendront vers ton saint nom,
les mains pleines d’offrandes pour le Roi du ciel.
Des générations de générations te donneront de l’allégresse,
et le nom de l’Elue restera pour les générations à venir.
14 Maudits soient tous ceux qui te parleront durement !
Maudits soient tous ceux qui te détruiront et renverseront tes murs,
tous ceux qui abattront tes tours et brûleront tes maisons !
Mais bénis soient à jamais tous ceux qui te craindront !
15 Va, exulte à cause des fils des justes,
car ils seront tous rassemblés et ils béniront le Seigneur des siècles.
Heureux ceux qui t’aiment !
Heureux ceux qui se réjouiront de ta paix !
16 Heureux tous ceux qui s’affligeront sur toi,
à cause de tous tes châtiments !
car en toi ils se réjouiront et ils verront toute ta joie à jamais.
Oui, je bénis le Seigneur, le grand Roi,
17 parce qu’on reconstruira Jérusalem
et, dans la ville, sa Maison pour tous les siècles.
Heureux serai-je, si le reste de ma race
voit ta gloire et célèbre le Roi du ciel.
Les portes de Jérusalem seront bâties en saphir et en émeraude ;
en pierres précieuses seront tous tes murs.
Les tours de Jérusalem seront bâties en or,
et leurs défenses en or pur.
Les rues de Jérusalem seront pavées d’escar
boucles et de pierres d’Ofir.
18 Les portes de Jérusalem chanteront des hymnes d’allégresse
et toutes ses maisons chanteront :
“Alléluia ! béni soit le Dieu d’Israël !”
Et les élus béniront le saint nom à tout jamais ».

Deux parties dans cette action de grâces:

2-8: action de grâces pour la miséricorde divine

9: verset de basculement

10-18: puisant dans le ton prophétique, exalte la joie, l'espérance et l'amour pour Jérusalem, transfigurée après l'exil des déportés.

Le verbe "bénir" est employé 7 fois, plénitude. La titulature divine employée développe autant la transcendance que la proximité.

Les six bénédictions employées depuis le début vont en s'amplifiant:

      1. ( de Sarra)

    1. (de Tobie)

      8.15 (de Ragouël)

      11.14 ( de Tobit)

      16.6-20 (de Raphaël à Tobit et Tobie)

      13.2-18) de Tobit

    2. L'expression qui revient sept fois dans la bénédiction de Tobit est είς τους αιωνας (eis tous aiônas : à jamais) Sept fois, forme encore de plénitude.

Le tout se termine par la mort de Tobit et de sa femme, enterrés à Ninive. De là, Tobias part avec sa femme chez Ragouël son beau-père et sa belle-mère qu'il soigne dans leur vieillesse. Il les enterre et enfin les deux aussi meurent et sont enterrés à Ecbatane.

En conclusion, nous pouvons dire que tout le livre de Tobit tourne autour des nombreuses bénédictions concernant le mariage. Jamais auparavant, il n'aura été autant béni qu'avec Tobias et Sara. Toutes les personnes qui y sont impliquées sont concernées et prennent part aux bénédictions.

Le récit de la bénédition dans l'Évangile de Luc

Un motif englobant l'intrigue

Première bénédiction d'Élisabeth à Marie (1,42). Elle poussa un grand cri et dit : « Tu es bénie plus que toutes les femmes, béni aussi est le fruit de ton sein ! C'est aussi la première fois que la bénédiction est donnée par une femme et pas nécessairement par le père. L'acte de bénédiction ouvre un espace de vie et de croissance afin que l'être humain lui-même puisse déployer cet espace de croissance et de toute douceur. La bénédiction se trouve ici dans un contexte de joie alors que pour Rébecca et Rachel nous nous trouvons dans de situations de conflits.

Zacharie bénit Dieu lorsque la parole lui est rendue. À l’instant sa bouche et sa langue furent libérées et il parlait, bénissant Dieu. (1,64).

Cette bénédiction est concrétisée aux v.67-69: Zacharie, son père, fut rempli de l’Esprit Saint et il prophétisa en ces termes : « Béni soit le Seigneur, le Dieu d’Israël,
parce qu’il a visité son peuple, accompli sa libération, et nous a suscité une force de salut dans la famille de David, son servite
ur.

Lors de la circoncision au temple, Siméon, prenant l'enfant dans ses bras bénit Dieu : il le prit dans ses bras et il bénit Dieu en ces termes (2,28 sq). Dans la cantique de Siméon, nous trouvons la raison de la bénédiction: le salut élargi à tous les peuples. Syméon les bénit et dit à Marie sa mère....(2,34).

Cinq bénédictions en Luc 1-2:

1.42: Les humains (Marie et le fruit de son sein) sont bénis (par Élisabeth)

1.64: Dieu est béni (par Zacharie)

1.68: Le Seigneur, le Dieu d'Israël est béni (par Zacharie)

2.28: Dieu est béni (pas Syméon)

2.34: Les humains (le père et la mère de l'enfant) sont bénis (pas Syméon)

Ensuite vient une bénédiction en 6,28: Bénissez ceux qui vous maudissent. La bénédicition est accordée à ceux qui maudissent. Le mal ne fait plus obstacle au don de la bénédiction.

Jésus bénira les cinq pains et les deux poissons: Jésus prit les cinq pains et les deux poissons et, levant son regard vers le ciel, il prononça sur eux la bénédiction, les rompit, et il les donnait aux disciples pour les offrir à la foule (9,16).

Et à la fin lors de son ascension: Or, comme il les bénissait, il se sépara d’eux et fut emporté au ciel (24,51).

Autres bénédictions: 13,35b; 19,38a,, 24,30; 22,19.

Eux, après s’être prosternés devant lui, retournèrent à Jérusalem pleins de joie, et ils étaient sans cesse dans le temple à bénir Dieu (24,53b). L'évangile de Luc se termine sur la bénédiction de Dieu par les disciples.

Christ – Crète – XVIme s.

Sources: L'intrigante bénédiction, Claude Lichtert, Cerf 2013

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